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L'avenir de l'homme :
23 août 2006

De l'échec scolaire à la discrimination à l'embauche

Dans les banlieues, plus d'un jeune sur trois est au chômage. Et à qualification égale, il a quatre fois moins de chance qu’un autre jeune de décrocher un emploi. Que faire ?














L'emploi dans les banlieues

Dans les quartiers « difficiles », plus d’un jeune de moins de 25 ans sur trois est au chômage, conséquence d’un échec scolaire de masse et d’une crise économique persistante.

Sur les 140 000 élèves qui quittent chaque année le système scolaire sans aucune formation, les jeunes des cités fournissent le gros des bataillons.

En 30 ans, les grandes villes industrielles ont été amputées d’environ un million d’emplois ouvriers. Certes, de nouveaux emplois ont été créés notamment grâce à l’instauration des « zones franches urbaines » lancées en 1996 par le Premier ministre de l’époque, Alain Juppé. L’actuel ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, Jean-Louis Borloo, a relancé ce dispositif en 2003, le nombre de zones franches passant de 41 à 85. En 2004, 5 000 emplois auraient ainsi été créés. Positif, mais nettement insuffisant, les jeunes les moins qualifiés n’ayant toujours pas accès au travail.

Les nouvelles mesures

Le 7 novembre, Dominique de Villepin a annoncé une série de mesures pour l’emploi dans les quartiers « sensibles » :

Les ANPE et Missions locales des zones urbaines en crise, devront offrir, dans les trois mois, une proposition concrète de formation, de stage ou d’emploi aux jeunes qui en ont besoin.

Vingt mille contrats aidés par l’Etat seront aussi réservés aux habitants de ces quartiers.

15 « zones franches urbaines » supplémentaires verront le jour, incitant les entreprises à s’implanter dans les banlieues en échange de fortes réductions de charges sociales.

Un projet de loi abaissant à 14 ans – au lieu de 16 ans actuellement – l'entrée en apprentissage.

Les obstacles : violence et discrimination

A Mantes-la-Jolie, Renée Salvador a bien tenté, à la demande du maire, d’intégrer les « meneurs » des quartiers difficiles. Sans succès :  ces derniers exportent leur violence et « pourrissent » la vie du Centre de formation qu’elle dirige.

Même déconvenue lorsqu’il s’est agi d’embaucher des jeunes sans formation dans son entreprise de bâtiment, Hervé SA, qui emploie quelque 500 salariés. « Nous avons recruté 15 jeunes d’origine africaine pour les former à un métier. Mais, au bout de quelques mois, un seul et unique jeune est resté dans l’entreprise. Les autres n’arrivaient pas à se lever le matin, à se déplacer sur les chantiers, à entrer dans le rythme des journées de travail et à se concentrer sur leurs tâches, parfois jugées trop dures. De plus, ils ne bénéficiaient d’aucun soutien familial. »

Autre gros écueil : la discrimination à l’embauche frappe d’abord les jeunes des cités. A cet égard, le Premier ministre a décidé de sanctionner les entreprises qui pratiquent cette discrimination. « Cela m’apparaît essentiel pour guérir les maux des banlieues, affirme Khalid Hemdani, membre du Haut conseil à l’intégration et président de Forum, société de recrutement et de gestion de personnel. A qualification égale, un jeune de banlieue a quatre fois moins de chance qu’un autre de décrocher un emploi. Or, ces jeunes qui ont un besoin fou de reconnaissance témoignent souvent d’une formidable envie de faire leurs preuves quand ils intègrent une entreprise. Cette énergie, c’est même leur principal atout dans l’emploi. »   

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